Saison 24-25
Sacrifices
« Sacrifices : abandon volontaire de quelque chose, privation que l’on s’impose ou qu’on accepte, par dévotion religieuse, pour une personne ou pour une cause. »
Dans ce fil rouge qui reliera les œuvres de notre saison 24-25, les amours légendaires et tragiques occuperont une place de choix : Tristan & Isolde de Richard Wagner en ouverture de saison, Salomé de Richard Strauss, Didon & Énée de Henry Purcell et La Traviata de Giuseppe Verdi, nous plongerons tour à tour dans les déchirements intimes de sublimes héroïnes.
L’exploration du mouvement sacrificiel se poursuivra sur un autre registre, idéologique, politique ou religieux, avec La Clémence de Titus de Mozart, Fedora d’Umberto Giordano ou encore Khovantchina de Modeste Moussorgski, en passant par l’adoration biblique du Stabat Mater de Giovanni Battista Pergolesi.
Plus près de nous, le Ballet du Grand Théâtre incarnera les sacrifices sur un mode contemporain, abordant la question du déracinement dans Ihsane, création mondiale signée Sidi Larbi Cherkaoui, de la place de la nature dans Mirage, création mondiale de Damien Jalet, tandis que danseurs et danseuses témoigneront par leur corps des sacrifices consentis pour s’élever à hauteur de performances dans Onbashira Diptych du même Damien Jalet et Beethoven 7 de Sasha Waltz.
Pour habiller cette thématique où la femme, souvent, personnifie l’image sacrificielle, le Grand Théâtre a souhaité faire appel à une jeune photographe, l’artiste américaine d’origine arménienne Diana Markosian, dont les images offrent une résonance à la fois intellectuelle et émotionnelle à notre programmation.
Ce qui nous interpelle dans les œuvres qui rythmeront notre saison 24-25, c’est la manière dont elles tendent un miroir à nos propres questionnements. Les sacrifices sublimés que nous content l’opéra, le ballet, sont-ils si éloignés de nous ?
Le temps est-il venu de sacrifier notre individualisme en faveur de causes universelles ou sonne-t-il la fin de sacrifices individuels trop longtemps consentis ? C’est toute la question des paradoxes humains qui nous accompagnera sur cette nouvelle saison du Grand Théâtre.
Présentation
Aviel Cahn, directeur général, Sidi Larbi Cherkaoui, directeur du Ballet, et Clara Pons, dramaturge, présentent la nouvelle programmation du GTG. Utilisez l’icône « Chapitres » de la barre de lecture pour accéder directement à différentes sections d’une vidéo.
Notre saison s’ouvre avec un des monuments de l’œuvre de Richard Wagner et l’une des plus grandes histoires d’amour de tous les temps : Tristan & Isolde (du 15 au 27 septembre 2024). Le compositeur y porte la passion à l’incandescence, la « mélodie infinie » se répand de la voix à l’orchestre de façon quasi hypnotique jusqu’à son paroxysme final. Après Parsifal (22-23), le metteur en scène Michael Thalheimer trouvera dans Tristan et Isolde un matériau de choix pour son esthétique minimaliste et son amour des contrastes, plongeant dans des jeux d’ombres et de lumières les amants maudits incarnés par Gwyn Hughes Jones, grand ténor gallois et wagnérien de premier ordre, et Elisabet Strid, éblouissante Senta dans le récent Vaisseau fantôme du Royal Opera House de Londres. Ils seront entourés de Kristina Stanek (Brangäne) et de Tareq Nazmi (Marke), magistral Gurnemanz dans le Parsifal de Thalheimer. Grâce à sa profonde connaissance du répertoire de Wagner, le chef Marc Albrecht, à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande, gouvernera cette production à l’impérieuse clarté.
Après la création mondiale de Justice la saison dernière et son impact dans le monde lyrique, Milo Rau délivrera sur la scène de Neuve La Clémence de Titus (du 16 au 29 octobre 2024), sa première production d’opéra, contrariée en 2021 par le Covid, après son succès en Flandre et à Vienne. Le metteur en scène suisse et ses acolytes interrogent la complexité de notre monde avec sa saga de simulacres et contrefaçons, autour d’un point central : l’art politique peut-il changer le monde ? Après avoir accompagné pendant les dernières saisons les œuvres de Janaček dans la programmation du GTG, le chef d’orchestre tchèque Tomaš Netopil prendra sa baguette mozartienne pour diriger l’Orchestre de la Suisse Romande, accompagné des grandes voix spécialistes de Mozart, dont le ténor suisse Bernard Richter dans le rôle-titre, faisant suite à son Idoménée la saison passée. Aux côtés des deux protagonistes de la distribution originale, on découvre l’étoile montante parmi les mezzos belcantistes, Maria Kataeva en Sesto.
D’Enrico Caruso à José Carreras, en passant par Placido Domingo face à Mirella Freni, Fedora (du 12 au 22 décembre 2024) a souvent constitué un écrin d’exception pour les plus grands chanteurs lyriques. Cette production marquera les débuts de Roberto Alagna et de son épouse Aleksandra Kurzak dans une œuvre lyrique au Grand Théâtre. Umberto Giordano s’inspire d’une flamboyante héroïne de théâtre taillée sur mesure par Victorien Sardou pour la grande Sarah Bernhardt dans un mélange détonant d’amours tragiques sur fond de pouvoir totalitaire. Le metteur en scène Arnaud Bernard conserve à l’intrigue son décorum luxueux, du palais pétersbourgeois aux ors parisiens, jusqu’au chic rutilant d’un hall d’hôtel inspiré du célèbre Gstaad Palace. Dès sa création à Milan en 1898, ce véritable thriller opératique est un triomphe.Umberto Giordano y réunit tout l’art italien du lyrisme le plus ardent, dont le vérisme se pare d’un orchestre opulent. Après Turandot (2022) et Nabucco (2023), Antonino Fogliani délivrera une nouvelle leçon d’italianità à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande. En alternance, Fedora et Loris seront incarnés par un couple de grandes voix russes du moment, Elena Guseva et Najmiddin Mavlyanov.
L’homme de théâtre et réalisateur hongrois Kornél Mundruczó poursuit avec Salomé (du 22 janvier au 2 février 2025) son compagnonnage avec le Grand Théâtre, après L’Affaire Makropoulos (2020), Sleepless de Peter Eötvös (2022) et Voyage vers l’Espoir de Christian Jost (2023). Avec la complicité de Monika Pormale, qui signe décors et costumes, il éclaire Salomé d’un jour contemporain que la psychanalyse ne renierait pas. En guise de palais galiléen, le metteur en scène installera les personnages dans le luxe perverti d’un penthouse dominant la skyline d’une Babylone de luxe. La musique de Richard Strauss y ajoute son expressivité hardie, qu’enrichit encore un chatoiement orchestral tantôt orientaliste, tantôt orgiaque. Sous la baguette de Jukka-Pekka Saraste, grand chef finlandais trop rare à l’opéra, l’Orchestre de la Suisse Romande saura déployer toute la force de la partition de Strauss. Alliant puissance nécessaire et fragilité, Olesya Golovneva prêtera à Salomé son timbre riche et ses aigus transparents. Face à elle, Gabór Bretz, qui interprétait déjà Jokanaan avec brio à Salzbourg en 2018 dans la mise en scène de Roméo Castellucci, et Tanja Ariane Baumgartner dans le rôle d’Hérodiade, après sa Clytemnestre dans Elektra (2022).
Didon & Énée (du 20 au 26 février 2025), diffusée depuis le GTG pendant la pandémie de Covid et couronnée meilleur streaming de l’année 2021, prolonge la volonté de croisement entre danse et opéra initiée au Grand Théâtre avec Les Indes galantes, Atys et Idoménée. L’œuvre de Purcell ne durant qu’une petite heure, les membres de la célèbre compagnie belge Peeping Tom la complètent avec leur habituelle fantaisie surréaliste, au moyen d’une histoire parallèle qui ouvre la voie à de nombreux croisements avec le récit original. Emmanuelle Haïm est la cheffe de cérémonie à la tête de l’ensemble avec lequel elle a parcouru déjà en long et en large les sentiers de la musique de Purcell. Le Concert d’Astrée lui-même se prêtera à quelques exercices périlleux d’improvisation musicale évoluant d’une réalité à l’autre de la scène, d’une texture musicale puriste aux chromatismes des interludes d’Atsushi Sakai, compositeur et violoncelliste de l’ensemble, inspirés entre autres du fameux air final When I am laid in earth. Dans le rôle de cette Didon tantôt capricieuse tantôt bouleversante, on retrouvera la magistrale mezzo suisse Marie-Claude Chappuis.
Le metteur en scène Calixto Bieito vient compléter avec Khovantchina (du 25 mars au 3 avril 2025) son cycle d’opéras russes sur la scène genevoise, toujours accompagné du chef d’orchestre Alejo Pérez avec lequel la collaboration entamée dans Guerre et Paix de Prokofiev se poursuit après Lady Macbeth de Mtsensk de Chostakovitch. La fulgurante et époustouflante mezzo- soprano américaine Raehann Bryce-Davis y incarnera Marfa, Dmitri Ulyanov le prince Ivan Khovanski, à mille lieues de son Géneral Kouzoumov dans Guerre et Paix, de son Philippe II dans Don Carlos, ou de son Boris dans Lady Macbeth de Mtsensk. Le baryton Vladislav Sulimsky, impressionnant Macbeth au Festival de Salzbourg 2023, vient s’ajouter aux autres grands interprètes slaves de cette distribution dans le rôle du boyard Chaklovity. Héritage inachevé de Moussorgski, plusieurs compositeurs se sont attelés à compléter cette œuvre chorale, dont Rimski-Korsakov. Le GTG présente l’œuvre dans l’instrumentation de Chostakovitch, plus proche du langage musical âpre de Moussorgski, avec toutefois le final de Stravinsky qui emporte l’œuvre dans les strates de la transcendance spirituelle.
Le GTG invite pour la première fois le metteur en scène italien Romeo Castellucci, pour une rencontre d’exception avec la soprano et cheffe d’orchestre canadienne Barbara Hannigan pour un Stabat Mater (du 12 au 18 mai 2025) hors les murs et hors genre, autour de la figure de Marie et du Stabat Mater de Giovanni Battista Pergolesi. Pour ce projet, le Grand Théâtre propose une dramaturgie musicale augmentée par des œuvres de l’un des plus grands compositeurs du XXe siècle, Giacinto Scelsi, dont les trois prières latines au caractère antiphonique et témoins de la fascination de Scelsi pour le chant grégorien, viendront parfaire le nouveau canon musical autour de ce Stabat Mater. Célébré pour ses interprétations symboliques aux images léchées et son langage presque liturgique, l’homme de théâtre Romeo Castellucci a déjà revisité les plus grands classiques de la littérature et du répertoire musical, de Dante à Mahler. L’espace de la cathédrale Saint-Pierre de Genève donnera corps à ce projet avec les ensembles baroque et contemporain Il Pomo d’Oro et Contrechamps, placés sous la direction de la célèbre Barbara Hannigan qui, de surcroît, chantera aux côtés du contre-ténor polonais à l’incroyable présence scénique, Jakub Józef Orliński.
Pour terminer la saison, Karin Henkel, une des grandes metteuses en scène du théâtre allemand actuel, revient au genre de l’opéra avec La Traviata (du 14 au 27 juin 2025) après sa brève et remarquable incursion dans Le Joueur de Prokofiev à l’Opera Ballet Vlaanderen en 2018. En confrontant Violetta à des alter ego venus de différentes époques, elle interrogera le sacrifice d’une héroïne du XIXe siècle à travers un regard féminin d’aujourd’hui. Habilement soutenue par les décors versatiles d’Aleksandar Denić et les costumes fantasques de Teresa Vergho, la lecture de Karin Henkel offrira une vision fraîche de ce drame archiconnu. Le chef italien spécialiste de Verdi Paolo Carignani mènera la relecture de cette partition iconique avec l’Orchestre de la Suisse Romande et un brillant double cast. Après le sacrifice de Rachel dans La Juive (21/22) dont elle a livré une interprétation remarquable, Ruzan Mantashyan mettra son soprano brillant au service de celui de Violetta, en alternance avec Jeanine De Bique, étincelante Poppée sur la scène du GTG en 2021. Soit deux prises de rôle très attendues. Face à elles en Alfredo, alterneront l’impressionnant belcantiste italien Enea Scala et le timbre solaire du français Julien Behr.
Avec Ihsane (du 13 au 19 novembre 2024), Sidi Larbi Cherkaoui poursuit un diptyque commencé en 2022 avec Vlaemsch (chez moi). Alors que Vlaemsch était dédié à sa mère et à ses racines flamandes, Ihsane explore sa relation avec son père, qui a quitté le Maroc pour la Flandre, ce père mort quand il était adolescent, qu’il continue de chercher à travers cette création qui réunit des danseurs du Ballet du Grand Théâtre et de sa compagnie Eastman. Sidi Larbi Cherkaoui danse les questions qui l’obsèdent : que nous reste-t-il lorsque notre lieu se dérobe et s’efface ? Comment des identités multiples peuvent-elles cohabiter dans un même corps ? Comme à son habitude le chorégraphe a rassemblé une équipe d’artistes inédite. Le musicien tunisien Jasser Haj Youssef, virtuose de la viole d’amour, le chanteur marocain Mohammed el Arabi Serghini, la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage, le plasticien Amine Amharech, qui conçoit des espaces sensoriels et sensibles souvent mêlés d’influences marocaines et le styliste Amine Bendriouich qui crée des costumes au-delà des normes et des genres, transcendant les formes traditionnelles du vêtement berbère.
À l’origine de Beethoven 7 (du 13 au 16 mars 2025) il y a une performance, captée et retransmise par Arte en 2021 : les interprètes de la compagnie Sasha Waltz & Guests dansant en Grèce, dans les ruines de Delphes, avec en fond deux mouvements de la Symphonie n°7. Alors que le monde avait été frappé par une épidémie que personne n’avait pu prévoir, la présence des danseurs dans ce sanctuaire semblait presque irréelle. De retour à Berlin, la chorégraphe a voulu compléter cette expérience sur la monumentale 7eme Symphonie de Beethoven pour en faire une création scénique. Figure majeure de la danse contemporaine, Sasha Waltz s’emploie depuis plus de trente ans à ouvrir des brèches et autres espaces alternatifs. À travers Beethoven 7, elle poursuit une réflexion sur les utopies, les idéaux bafoués, la perte des illusions. Elle choisit pour l’occasion de faire dialoguer la symphonie de Beethoven avec Freiheit/ Extasis, une création live du compositeur chilien Diego Noguera, pièce électronique sur la difficile recherche de notre liberté individuelle dans notre rapport à la société.
Dans Mirage (du 6 au 11 mai 2025), quatrième chapitre de leur collaboration après VESSEL (2016), Mist (2022) et Planet[wanderer] (2021, accueil au GTG 23/24), le chorégraphe Damien Jalet et l’artiste visuel Kohei Nawa poursuivent leur exploration de la nature en perpétuelle métamorphose du vivant, en fusionnant leurs disciplines respectives et en confrontant le corps humain à différents matériaux. À travers une série de transformations imprédictibles, inspirées de différentes mythologies, de la climatologie, de la botanique, de l’entomologie ainsi que du Hayagawari, une technique de kabuki dans laquelle les acteurs se transforment soudainement au cours d’une représentation, la pièce épluche les interprètes couche après couche, explorant une variété infinie d’états physiques et émotionnels. Avec cette nouvelle création, Damien Jalet et Kohei Nawa, accompagnés des danseurs du Ballet du Grand Théâtre — dont Jalet est artiste associé — proposent une quête hallucinatoire, sensuelle, méditative et viscérale de l’essence humaine, au-delà du voile des apparences.
Onbashira Diptych (le 17 mai 2025) rassemble en une soirée deux pièces emblématiques de Damien Jalet, Skid et Thr(o)ugh, articulées autour de la thématique du danger, de ces moments inexorables où le temps et le lieu déterminent notre avenir. Son titre est inspiré d’Onbashira, festival mythique de Nagano au Japon, où des milliers d’hommes dévalent le flanc d’une montagne escarpée sur d’énormes troncs d’arbres, un rituel synonyme de danger, mais aussi de bravoure et de dépassement de soi, qui fait écho à ces deux pièces de Jalet. Dans Skid, une pente à 34°sur laquelle évoluent les interprètes évoque la montagne, les danseurs s’y abandonnent et résistent, oscillant entre verticalité et horizontalité, portés dans cet effort par la musique électro acoustique de Christian Fennesz, inspirée des symphonies de Mahler. Dans Thr(o)ugh que Damien Jalet a créée quelques mois après avoir été témoin des attentats parisiens de novembre 2015, un gigantesque cylindre rotatif rappelle les traces de cette expérience de danger mortel où les interprètes se meuvent dans une corporalité entre mannequins de crash-test et fantômes, et où l’immobilité devient synonyme de mort.
La programmation de récitals et concerts s’étoffe sur cette saison avec sept rendez-vous qui devraient ravir les mélomanes.
La saison des récitals commence avec un personnage haut en couleur et à la voix haute. Le contre-ténor polonais Jakub Józef Orliński (20 septembre 2024) et son jeune compatriote pianiste Michał Biel nous baladeront du baroque italien aux préromantiques viennois en passant par Purcell et aux terrains inconnus de compositeurs polonais. Nous le retrouverons plus tard dans la saison aux côtés de Barbara Hannigan pour l’incroyable production du Stabat Mater de Pergolesi.
Événement prestigieux, la Finale de Chant du Concours de Genève (22 octobre 2024), qui suscite l’enthousiasme d’un vaste public de mélomanes et bénéficie d’une large diffusion internationale, se tiendra pour sa 78e édition au Grand Théâtre de Genève et sera suivie de la cérémonie de remise des prix. Les trois finalistes interpréteront trois airs d’opéra avec l’Orchestre de la Suisse Romande, sous la baguette d’Alevtina Ioffe. La soprano américaine d’origine cubaine Lisette Oropesa (3 novembre 2024) sera de retour sur la scène de Neuve, 10 ans après son inoubliable Gilda dans le Rigoletto circassien de Robert Carsen, pour une soirée autour du répertoire français et du belcanto accompagnée au piano par Alessandro Praticò.
Le Chœur du Grand Théâtre, sous la direction de Mark Biggins, interprètera la Petite Messe solennelle de Gioachino Rossini (6 et 8 novembre 2024) en version originale non orchestrée, avec deux pianos, harmonium et solistes invités dans l’acoustique magique du temple de Saint-Gervais. Indéniablement un moment unique.
La soprano finlandaise Camilla Nylund viendra valser avec nous pour le Concert de Nouvel An (31 décembre 2024). Quoi de mieux pour fêter l’entrée dans la nouvelle année que les airs charmants et désuets d’une Vienne imaginaire ou disparue sur des airs de Franz Lehár et de Johann Strauss fils, dont on célébrera en 2025 le 200e anniversaire de sa naissance. À ses côtés, l’orchestre symphonique de Bienne Soleure sous la baguette de son chef principal Yannis Pouspourikas.
Sidérante Katarina dans le Lady Macbeth de Mtsensk de Calixto Bieito (22-23), l’incroyable soprano lituanienne Aušrinė Stundytė (9 février 2025) est de retour cette saison pour un récital en version semi-scénique construit autour de l’Erwartung d’Arnold Schönberg avec la complicité pianistique de Andrej Hovrin.
Pour son troisième récital au GTG, le baryton allemand Benjamin Appl (15 mai 2025) nous portera d’une rive à l’autre du Styx. Dans un dialogue avec le cycle Six Songs from « A Shropshire Lad » de George Butterworth, il construira son récital autour de la figure de Gustav Mahler, parcourant notamment le répertoire d’autres compositeurs juifs de Bohême, morts à Theresienstadt, avec le pianiste James Baillieu.
La Plage, ce sont des rendez-vous devenus incontournables au cœur de la cité, constellation d’activités pour tous les âges, tous les goûts, pour découvrir l’opéra sans en avoir l’air !
La Plage intra-muros
Commençons en douceur pour étendre les derniers jours de l’été avec la Journée portes ouvertes (14 septembre 2024) qui attire chaque saison des centaines de visiteurs, suivie de près par Poésie en ville (23 septembre 2024) une soirée unique où se mêleront poésie et musique.
Avant de passer, dès novembre, à une tout autre atmosphère, festive, glamour, insolite, extravagante où se succèderont : Late Nights (23 novembre 2024, 1er mars 2025 et 20 juin 2025) pour clubber jusqu’au bout de la nuit, Glam Nights pour revêtir ses plus beaux atours et fouler le tapis rouge (15 novembre 2024, 22 février 2025 et 18 juin 2025) ou pour prendre ses quartiers toute une nuit au Grand Théâtre, le très couru Sleepover (5 avril 2025). Et puisqu’il y en a pour tous les goûts, élargissons le cercle de découvertes avec des visites de Coulisses à l’issue des spectacles, des Ateliers publics autour de nos productions opéras et ballet, des Grands Brunchs en musique le dimanche dans nos foyers, des Apéropéras, des Visites guidées pour parcourir le patrimoine du GTG et les nouveaux Apérovisites pour une formule en mode afterwork.
La Plage en famille
Parce que les sorties en famille sont également un bon moyen de franchir les portes du GTG, le Grand Théâtre Jeunesse a concocté une multitude d’activités à leur attention. Nouveauté cette saison : Les Mercredis du GTJ avec les Siestes musicales (9 octobre 2024, 11 décembre 2024, 12 mars 2025 et 4 juin 2025), accessibles aux parents et aux tout-petits dès 6 mois, pour les bercer en compagnie d’un instrument. Pour les plus grands de 6 à 12 ans, rendez-vous aux Ateliers famille pour chanter, danser, découvrir les costumes, ainsi que pendant Les Vacances du GTJ, avec un programme toujours plein de surprises. Deux spectacles réjouiront notre jeune public cette saison. Après la Souris Traviata et Colorama, Dachenka le bébé chien (du 7 décembre 2024 au 24 mai 2025) est un nouvel atelier- spectacle pour les 3-6 ans inspiré du best-seller de la littérature enfantine tchèque, signé Karel Čapek. Pour les plus grands (dès 8 ans), plongée dans l’univers fantastique de Lewis Carroll avec Les Aventures d’Alice sous terre (du 13 au 16 avril 2025), du compositeur irlandais Gerald Barry, une production du Theater Magdeburg avec l’Orchestre de Chambre de Genève, mise en scène par Julien Chavaz. Grand succès à sa première scénique en 2020 à Londres, cet opéra incomparable sera présenté pour la première fois en français à Genève.
La Plage extra-muros
L’équipe de La Plage tissera de nombreux ponts avec des institutions culturelles romandes et sera présente dans divers lieux au cœur de la cité : au parc de la Perle du Lac (CinéTransat le 9 août 2024), aux Bains des Pâquis (Les Aubes musicales le 14 août 2024), aux Cinémas du Grütli (Cinéopéras), au Théâtre de l’Espérance (conférences Éclairages autour de nos productions), au Forum Meyrin (Le Retour des Fantômes pour La Bâtie–Festival de Genève du 1er au 2 septembre 2024), à La Comédie de Genève (Parallax de Kornél Mundruczó du 11 au 12 septembre 2024 et Familie de Milo Rau du 13 au 16 novembre 2024 pour La Bâtie–Festival de Genève), au Théâtre de Vidy-Lausanne (Tourist Trap de Thom Luz du 12 au 16 novembre 2024 et Le Sommet de Christoph Marthaler du 16 au 28 mai 2025), avec l’Ensemble instrumental de la HEM Haute école de musique — Genève (Dernière expédition au pays des merveilles création mondiale du collectif OperaLab du 22 au 25 janvier 2025 à La Comédie de Genève) et pour terminer la saison, les pieds dans l’herbe au Parc des Eaux-Vives (La Traviata sous les étoiles le 21 juin 2025).
La Plage, c’est aussi des entraides et des partenariats, des parcours scolaires et associatifs pour celles et ceux qui accostent sur nos rivages.
Les artistes de la saison
Programme
Parcourez la brochure de la saison 24-25 en ligne.
Diana Markosian
Photographe des visuels de la saison
Née en 1989, Diana Markosian est une artiste américaine d’origine arménienne qui poursuit sa carrière en tant que photographe documentaire, écrivaine et cinéaste. Elle est titulaire d’une maîtrise de l’université Columbia de New York. La vision artistique de Diana Markosian est profondément ancrée dans l’exploration des récits personnels et collectifs, souvent axée sur les thèmes de l’identité, du déracinement et de l’expérience humaine. Rappelant l’approche méthodique de l’anthropologue et l’œil déroutant du psychologue, elle s’attaque sans crainte à certaines des histoires les plus complexes de notre époque et les raconte de manière à ce qu’elles trouvent un écho chez les spectateurs, tant sur le plan intellectuel qu’émotionnel.
Caractérisée par une approche intime et immersive, elle s’immerge dans la vie de ses sujets, souvent situés dans des régions reculées du monde, pour raconter leur histoire avec authenticité. Dans son œuvre auto-fictionnelle Santa Barbara, qui a donné lieu à une monographie, un film et une série de photographies, elle tourne l’objectif vers l’histoire poignante de sa propre famille. La photographie de Diana Markosian va au-delà de la simple documentation ; elle sert de véhicule à la connexion émotionnelle et à la compréhension. Elle cherche à saisir les complexités et les nuances de la condition humaine, en attirant l’attention sur les voix et les histoires marginalisées qui pourraient autrement passer inaperçues.
Richard Wagner
Xavier Lacavalerie
Résumé : Ce voyage initiatique en un prologue et quatre journées entrouvre les portes d’un monde unique et toujours fascinant. Un ouvrage idéal pour découvrir Wagner et son œuvre.
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Le roman de Tristan et Iseut
Joseph Bédier
Résumé : Dans FolioPlus classiques, le texte intégral, enrichi d’une lecture d’images, écho pictural de l’oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : vie littéraire, le Moyen Age ; l’écrivain à sa table de travail : sur les traces d’une légende ; groupement de textes thématique : l’amour-passion entre souffrances et délices ; groupement de textes stylistique : parler d’amour ; chronologie : le XIIe siècle ; fiches : des pistes pour rendre compte de sa lecture.
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Les femmes qui aiment sont dangereuses
Laure Adler, Elisa Lécosse
Résumé : « Une femme amoureuse en vaut cent. Par sa puissance sexuelle et son intelligence du coeur, elle peut, en se donnant à celui qu’elle a choisi, le capturer dans les rets de son désir et faire de lui son égal, voire son esclave. Le désir de la femme a toujours été perçu, et sous toutes les latitudes, plus fort, plus ensorcelant, plus mystérieux que le désir des hommes. » Laure Adler…
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Dialogue sur la musique et le théâtre
Tristan et Isolde
Daniel Barenboim, Patrice Chéreau
Résumé : Daniel Barenboim et Patrice Chéreau ont monté ensemble en 2007 Tristan et Isolde de Wagner à la Scala de Milan. Cette collaboration exceptionnelle constitue la matière de ce dialogue entre deux grands artistes. Qu’est-ce qui se joue dans la « réalisation » d’un opéra ? Comment s’opère le tissage entre paroles et musique, jeu et chant ? À travers cet échange, le lecteur entre au coeur de l’art de ces deux immenses talents. Une occasion unique de partager leur analyse des textes, livret et partition, de comprendre leurs choix musicaux et plastiques, d’aborder la question de l’interprétation.
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L’amour
Prépas scientifiques
Eric Blondel
Résumé : Quoi de plus varié que les différentes nuances de l’amour ? Amour-passion des amoureux, amour filial, amour platonique, amour hétéro- ou homosexuel, amour des belles choses, du vin ou du chant, amour du pouvoir, amour de Dieu, « de Saint-Simon et des épinards » (Stendhal) : où situer l’unité conceptuelle de l’amour ? Aimer, c’est élire. L’aimé est exceptionnel. Mais d’où vient cette préférence pour un être plutôt qu’un autre ? L’amour est-il ce je-ne-sais-quoi qui nous fait tomber sous le charme, ou est-ce la reconnaissance de qualités intellectualisées ?…
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Tristan et Isolde
Wagner (L’Avant-Scène Opéra, N° 332, janvier-février 2023)
Jules Cavalié
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La Clémence de Titus
(L’Avant-Scène Opéra, N° 226, Mai-juin 200)
Wolfgang Amadeus Mozart
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Entre désir et renoncement
Marie de Solemne, Julia Kristeva, Sylvie Germain, Robert Misrahi, Rimpoche Dagpo
Résumé : Parmi les sentiments humains, le désir est sans doute celui qui connaît le plus de contrefaçons, de contresens, et surtout d’abus de sens. Et nous prêtons au renoncement un parfum si morbide que nous en oublions qu’il est peut-être l’autre face de la même médaille. En fait, la réalité de notre quotidien ne se situe-t-elle pas souvent entre désir et renoncement ? Que désirons-nous ? Pourquoi dé-sirons-nous ? Est-il véritablement nécessaire de renoncer pour éviter la souffrance de l’insatisfaction ? Quelle est la frontière entre le renoncement et l’indifférence ?…
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La Rome des Flaviens
Vespasien, Titus, Domitien
Catherine Salles
Résumé : Leur dynastie impériale a duré de 69 à 96 seulement, pourtant elle compte parmi celles qui ont laissé les traces les plus repérables d’une civilisation pour nous à son apogée. A commencer par le Colisée ou les ruines de Pompéi après l’éruption du Vésuve. Mais la Rome des Flaviens, c’est aussi un régime apaisé après l’anarchie qui a suivi la mort de Néron et un empire méditerranéen achevé après la prise de Jérusalem.
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Le pouvoir
Céline Spector
Résumé : En politique, en amour, au travail, sur les bancs de l’école comme dans les cours de récréation, le pouvoir gouverne les relations humaines. Comment expliquer que certains commandent, tandis que d’autres obéissent ? Parce qu’il s’exerce non sur des choses, mais sur des volontés, libres de coopérer ou de résister, le pouvoir est d’abord influence ; or par quel moyen faire faire à d’autres ce qu’ils ne feraient pas spontanément ?…
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Mozart
Jean-Victor Hocquard
Résumé : Jean-Victor Hocquard propose ici moins une biographie linéaire qu’une approche amoureuse et personnelle de l’oeuvre immense de Mozart (17561791). Reparcourant la jeunesse, la maturité, la décantation de ses compositions, il montre en quoi Mozart fut unique dans l’histoire de la musique classique européenne, par la précocité de son génie, son art de réinventer tous les genres musicaux sous les formes les plus variées (menuet, concerto, symphonie, opéra…), l’influence de sa vie privée et sociale sur ses créations.
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Vers un réalisme global
Milo Rau
Résumé : Convaincu que le capitalisme, forme sociétale dominante en Occident, et son humanisme cynique sont irrémédiablement voués au déclin, Milo Rau propose un théâtre novateur qui s’affranchit des codes postmodernes. Ses créations théâtrales s’emploient à créer une confrontation avec la réalité sociohistorique, afin d’y mener des interventions utopiques propres à susciter l’empathie, et rêvant d’une solidarité internationale.
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